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Retour dans mon pays d’origine : le bilan !

Adopté Brésil

J’avais promis de vous faire un bilan sur mon premier retour dans mon pays d’origine, le voici avec quelques photos 😉

 

Retour dans mon pays d’origine : on fait le bilan !

 

Je ne savais pas comment allait se passer le retour dans mon pays d’origine. On entend des échos différents de la part des adoptés qui remettent les pieds là où ils sont nées : « C’est super ! », « Je me sens comme chez moi ! », « Il faut le faire au moins une fois dans sa vie ! », « Je ne me suis jamais senti aussi bien ! », etc.

Je me demandais donc si j’allais avoir comme une sorte de déclic qui allait me rendre aussi euphorique qu’eux.

 

Une arrivée « tendue » :

 

Après 7-8h d’avion (je ne sais plus), les lumières de Recife sont visibles (il était 21h00 et il faisait nuit). Je pris alors un instant pour me rendre compte que c’était la première fois que je voyais mon pays depuis que je l’avais quitté. Une émotions d’attention se fait présente, dans l’attente d’une émotion plus forte peut-être, mais non. Je suis satisfait cependant. On approche de la piste d’atterrissage.

L’avion à peine arrêté après avoir atterri, les lumières s’allument et tout le monde se lève d’un coup comme pressés de sortir. C’est surprenant puisqu’on imaginerait les brésiliens détendus marchant presque lentement, mais là non. Je suppose qu’ils étaient pressés de retourner chez eux et de sortir de l’avion (quelque part, moi non plus je n’aime pas perdre de temps là où je ne me sens pas à l’aise et je ne vais pas me décontracter pour plaire aux autres).

J’ai besoin de temps à la sortie de l’avion pour vivre cette émotion de découverte, sauf qu’avec tous les brésiliens et portugais qui filent en marche rapide tels des guerriers norvégiens sur chaque côté, difficile de rentrer sereinement dedans. Pas grave, je vivrai ça plus tard… mais c’est surprenant quand même !

Mes parents adoptifs trouvent un taxi, à la sortie de l’aéroport, qui nous mènent à l’hôtel. Il roule comme un jeune branleur venant d’avoir le permis (je le dis comme je l’ai ressenti). C’est-à-dire que la limite de vitesse semblait être une option. Je ne suis pas malade (encore heureux) mais je vois un peu de l’extérieur même si le décor urbain file vite. C’est la nuit, on sent une ambiance particulière et nous ne passons pas par les endroits les plus touristiques (pas très rassurante quand on a appris que Recife est l’une des villes les plus « criminogène » du Brésil)… Quelques SDF (comme en France), des voitures, la police, des bus qui vont à toute allure…

On a effectivement appris plus tard que les brésiliens aimaient rouler vite, y compris les transports en commun qui faisaient parfois la course entre eux (oui). Le taux d’alcoolémie doit être à zéro en contre-partie, sinon vous risquez la prison !

Nous arrivons à l’hôtel, je suis « éclaté ». Je n’ai qu’une seule envie après tout ce voyage et ces 5h de décalage horaire (donc il devait être 3h du matin en France), dormir. Je pose mes affaires et je dors.

 

1er jour à Recife :

 

De la chambre :

Le soleil est levé à 5h du matin chez eux. Les brésiliens étant comme les américains (apparemment), ils n’ont pas de volets, juste des rideaux. Moi qui a toujours rêvé me réveiller de bon matin en ayant fait mes 8 heures de sommeil, c’est fait !

Je regarde donc par la fenêtre la vue que j’ai de Recife. Et voici une photo :

adopté Recife Brésil
Il y a un bout de la mer entre les immeubles à droite.

Bon, c’est pas la folie et ça ne fait pas immédiatement rêver comme les cartes postales qu’on a l’habitude de voir, c’est vrai… mais on voit autre chose au moins.

Il ne faut pas oublier que le Brésil est un pays en voie de développement, donc certains coins rappellent l’Afrique parfois.

Le téléphone sonne, mes parents sont réveillés eux aussi, on se rejoint au buffet de l’hôtel.

 

Au buffet :
voyage adopté brésil
Salade de fruits exotiques !

Les brésiliens sont dans les extrêmes niveau bouffe (mais au moins il y en a pour tout le monde) :

Soit il y a les fruits frais (et des bons !), soit il y a les gâteaux bien sucrés.

Je suis éclectique, je ne peux pas me passer des deux ! Donc, je me sers et ressers au buffet, il est 6h du matin, le self est plein, mangeons comme des anglais.

 

La ville :

Le matin :

Nous sommes montés au sommets de l’hôtel (coin piscine pour avoir une vue de la ville), et nous n’avons pas été déçu !

Un ciel bleu, plein soleil et je vous laisse regarder les photos pour vous faire une idée :

Adopté de Recife Brésil

Adopté de Recife Brésil

Je me remémore l’état dans lequel j’étais en revoyant ces photos… Si vous aussi vous vous sentez bien en les regardant, laissez-vous porter 😉

Nous sommes évidement descendu de notre hôtel pour nous balader en bord de mer. Les immeubles sont impressionnants, comme à Miami et font « moderne ». On a appris plus tard que la plupart ont poussé comme des champignons à partir de 2006-2008 (Le président Lula a fait du bon travail pour le Nord-est à ce niveau).

Mes parents n’étaient pas tranquilles dans les rues même si on était de jour. Ils sont blancs de chez blancs et ont le style « touriste », quasiment tous les passants les regardent au moins une fois. Moi par contre, je me fonds dans le décors (mes gènes brésiliens), je sens beaucoup moins de regards sur moi et je suis donc plus à l’aise !

 

Voici un aperçu d’un peu de tout :

Adopté Recife BrésilAdopté Recife Brésil

Adopté Recife Brésil

Il paraît que ça mord.

Adopté Recife Brésil

Il y a des hélicoptères qui se posent sur certains immeubles pour éviter que les riches ne prennent de risques de se faire voler ou braquer en passant par la ville. L’écart entre la classe sociale riche et pauvre est énorme…

Adopté Recife Brésil

Content d’être là !

Adopté Recife Brésil

Morceau de corail trouvé sur la plage que j’ai ramené chez moi.

 

L’après-midi :

Nous avons croisé une dame de l’accueil à l’hôtel qui nous a proposé de faire une visite guidée de Recife (côté de la vieille ville). Elle n’a pas forcément le titre de guide, elle est juste passionnée et nous propose de nous montrer les coins qu’on n’aurait pas eu idée d’aller voir. Elle se fait un extra en plus de son boulot d’hôtesse en faisant ce qu’elle aime et moi je dis bravo.

Adopté Recife Brésil

Toutes les grandes villes ont leurs lettres 😉

Adopté Recife Brésil

Vestiges architecturaux des colonies portugaises.

Adopté Recife Brésil Adopté Recife Brésil

Adopté Recife Brésil

Adopté Recife Brésil

Ancien bordel selon la guide. Pour les colons je suppose…

Adopté Recife Brésil Adopté Recife Brésil

Le soir :

Je n’ai pas pris de photos, mais j’ai quand même vu de belles choses. L’ambiance au Brésil en fin de journée ressemble aux vacances. Les gens ont fini le travail, ils vont au resto, ou se balader le long des plages, et des places animées, où il y a des marchés de nuit ainsi que des musiciens qui font leur concert de rue.

Dans une petite église bleue (aux portes grandes ouvertes sur la rue), à 100 mètres à peine du marché de nuit avec le musicien, une messe avait lieu. Ce n’était pas une occasion spéciale, juste une messe quotidienne où il y avait vraiment de tous les âges : des ados, des adultes de la vingtaine, trentaine, des grands-parents, des seniors… mais pas de façon disproportionnée comme j’ai pu voir en France dans les messes du dimanche du genre : 3 ados, 15 adultes et 40 seniors. La proportion d’âge était équilibrée et honnêtement, ça fait du bien de voir que la foi ne touche pas que les personnes âgées.

Durant cette messe, dans laquelle nous sommes resté 20-30min, il y régnait une atmosphère si apaisante et sereine. Mon cœur s’est rempli d’amour en écoutant leurs chants, avec quelqu’un qui jouait un air à la guitare simplement. Ce n’était rythmé à la gospel, c’était juste un chant doux sur un fond de guitare. J’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais ressenti lors d’une messe en France.

Il est aux alentours de 21h00, nous sommes fatigués (eh ben !), nous retournons à l’hôtel nous coucher.

 

Jours suivants résumé accéléré :

Je ne vais pas vous détailler chaque jour, surtout que je ne me rappelle pas de tout. Je vais donc vous mettre quelques photos pour vous montrer les étapes de mon voyage !

Toujours couchés entre 21-22h et réveillés à 5h, reposés, on enchaînait les visites :

 

Taxi de Recife à Joao Pessoa :

L’avantage est qu’on voit du pays : autre chose que les plages et le visage du Brésil montrées le plus souvent par les médias.

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3 jours à Joao Pessoa :

 

Grande ville aussi, même si elle l’est moins que Recife. On ne s’y est pas ennuyé, d’autant plus qu’on a visité ses alentours avec un guide travaillant avec l’hôtel.

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Plat de Camarao (crevette). Les plats brésiliens sont copieux. Quand vous en prenez un pour 2, il est pour 3 au final !

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La vue sur une forêt à la sortie d’une église.

Adopté Joao Pessoa Brésil

Voici l’église la plus ancienne du Brésil !

Adopté Joao Pessoa Brésil

Son entrée.

Adopté Joao Pessoa Brésil

L’intérieur de l’église. Elle est ouverte de tous les bords (il n’y a pas de vitraux, ni de portes). Les chauve-souris l’habitent et donnent finalement une atmosphère très nature à l’église.

Adopté Joao Pessoa Brésil Adopté Joao Pessoa Brésil

Adopté Joao Pessoa Brésil

Jésus superstar, de cette façon, à la sortie d’une messe quotidienne (même si ça peut paraître bizarre pour nous oui)…

Adopté Joao Pessoa Brésil

Tapioca sucrée ! Oui, c’était un fantasme et un repas du soir. Une tonne de chocolat sur la galette de manioc.

Adopté Joao Pessoa Brésil

Photo de famille 🙂

Adopté Joao Pessoa Brésil

Adopté Joao Pessoa Brésil

Quand tu demandes un jus d’ananas, ils te pressent un vrai ananas entier en cuisine (oui je l’ai vu), c’est aussi simple que ça !

Adopté Joao Pessoa Brésil

Je n’ai pas compris le délire avec ces chèvres empaillées… Mais d’autres brésiliens n’ont pas réussi à me l’expliquer non plus !

Adopté Joao Pessoa BrésilAdopté Joao Pessoa Brésil

Récupérer des infos dans mon dossier d’adoption :

 

Avant ça, mes parents ont tenu à me présenter la maison où ils m’avaient récupéré avec l’avocat. C’était chez la mère de ce dernier. Nous avions l’espoir d’y voir quelqu’un et de me présenter un peu comme dans un film (lol). C’était un peu stressant et bizarre pour moi sur le coup.

Il n’y avait personne hélas, mais ce fut tout de même un moment fort pour nous tous. Je ne m’en rendais pas bien compte moi, mais ma mère n’a pas pu s’empêcher de verser quelques petites larmes. J’imagine que dans ces moments-là, on revit les souvenirs, les premiers instants… Voici donc quelques photos même si en l’espace de 28 ans, un portail imposant a été construit pour sécuriser la maison.

Adopté Joao Pessoa Brésil Adopté Joao Pessoa Brésil

Nous continuâmes notre route.

 

Centre de la jeunesse et de l’enfance :

Sachant que je n’avais aucune informations sur mon acte de naissance vis-à-vis de mes parents biologiques (aucun nom, ni adresse), et que je faisais examiner mes documents par l’avocate basée à Sao Paolo en partenariat avec la Voix des adoptés, j’ai décidé d’aller au centre de la jeunesse et de l’enfance de Joao Pessoa. L’avocate avait prévenu la direction du département adoption que je passerai.

Cela faisait drôle d’être dans le bureau avec mes parents et 2 personnes du département me posant leurs questions en portugais. J’ai fait avec les bases que j’avais, pour les comprendre et leur répondre, mais je m’en suis plutôt bien sorti !

Adopté Brésil

Devant ce bon gros pavé, je n’ai pas pu faire grand chose à part tourner les pages à la recherche d’un nom différent de ceux que j’avais vu sur les documents que j’avais déjà, un nom qui ne soit pas celui d’un juge, avocat ou traducteur.

Les noms des témoins de naissance étaient bien inscrit : des personnes qui recueillent les enfants abandonnés pour les ramener dans les couvents. Il arrive que plusieurs adoptés aient les mêmes témoins de naissance.

Le personnel du centre était très gentil et curieux de voir des français ainsi qu’un brésilien de nationalité française. C’est vrai que de leur point de vue, ça ne doit pas être commun d’en voir un se présenter directement dans leurs locaux.

 

Résultat :

Pas plus d’informations concernant mes parents de naissance. Quelque chose en moi ne s’attendait pas à plus et savait que je ne trouverai pas plus d’information. Mes parents adoptifs m’ont toujours dit tout ce que j’avais à savoir et l’avocat avait précisé qu’il ne connaissait lui-même pas la mère vu qu’il m’avait récupéré dans un couvent.

 

L’après-midi, je me sentais un peu mélancolique. Il semblerait que l’histoire m’affecte un peu plus que je ne le pensais. Ce n’est pas grave, j’accepte ce que je ressens, je le vis et je laisse passer. Faire de cette façon m’a permis de ne pas ruminer sur plusieurs jours, une heure a suffit pour que ça passe et je me suis senti mieux !

 

Ce qui nous amène sur la prochaine étape du périple.

 

Campina Grande (retour dans ma ville natale) :

 

>>> Je vous invite à vous rendre sur cet article pour lire mes ressentis vis-à-vis de cette ville, qui est celle où je suis née <<<

 

Olinda :

 

La dernière étape de mon voyage ! Olinda est une petite ville à côté de Recife avec un jolie patrimoine. Elle a été occupée par les Portugais, puis par les Danois (il me semble) pour être récupérée par les Portugais fut une lointaine époque. Nous le voyons au travers des photos.

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L’impressionnante ville de Recife au loin.

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Prêt à aller à la messe ?

Adopté Olinda Brésil

Ma mère a fait plus de dix essaies pour cette photo. Croyez-moi ou pas, c’est la seule qui soit présentable et la moins floue.

Adopté Olinda Brésil

La taille du homard est plus impressionnante en vrai (quand tu l’as sur la table). Je précise que ce plat était pour 2 et a largement suffit pour 3.

 

Conclusion :

 

Je cherchais un déclic. Quelque chose de grand !

Eh bien, je ne l’ai pas eu de cette façon. J’avais choisi de ne pas avoir trop d’attentes pour ce voyage, mais c’était un choix délibéré de ma part. Peut-être que si j’avais décidé d’y trouver des réponses à mes questions, je serai reparti avec des réponses que j’aurai construit moi-même. Ceci dit, chacun est différent et il n’y a pas de chemin pré-tracé. Nous devons construire le nôtre, c’est peut-être ça que j’ai finalement appris au Brésil !

Quand on arrive avec des attentes, on repars déçu. Quand on arrive libre, on repart libre.

Franck Lopvet

J’estime alors être reparti libre. La réponse est pour moi : ne pas attendre qu’un pays, qu’un parent, qu’une personne résolve tous les problèmes de notre vie. C’est parce que c’est notre vie, que nous devons construire nous-mêmes les étapes qui la constitue.

Comment ? C’est le travail de la vie je suppose 😉

 

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