Être parent est un rôle fort pour l’enfant mais avant tout pour soi. Certains parents adoptifs s’inquiètent à tort ou à raison pour leur(s) enfant(s) adopté(es). Dans cet article, j’explique comment nous pouvons projeter nos angoisses, sans le vouloir, et comment les canaliser de façon à avoir un rapport équilibré avec votre enfant.
⚠ Cet article est principalement inspiré du travail de recherche de Nancy Newton Verrier, psychologue clinicienne et mère adoptive. La touche personnelle est issue de mon expérience en tant qu’adopté moi-même, et des personnes que je rencontre en consultation en tant que psychopraticien. Chaque sujet englobe une généralité sans pour autant la conditionner ; l’humain étant complexe, chaque vécu est différent. Je vous invite donc à prendre du recul puis ne garder que ce qui vous parle. Bonne lecture !
Les exigences sociétales en tant que parents
Être parents est une situation qui se veut « heureuse et rayonnante ». Il n’y a qu’à taper dans la barre de recherche le mot « parents » pour voir une multitude de photos capturant les moments de complicité et de joie.
En effet, être parent est une bénédiction mais c’est aussi une grande responsabilité. D’autant plus que l’enfant que vous avez adopté demandera potentiellement un soin particulier.
L’adoption peut avoir des conséquences psychologiques : la blessure primitive. Il faut donc vous informer au préalable et observer ce qui ressort du comportement de l’enfant adopté. Cela vous permettra de ne pas vous laisser surprendre que ce soit par son hyper-adaptabilité, hypersensibilité ou au contraire apathie.
En tant que parents adoptifs, vous devrez incarner un modèle de confiance et de sécurité. Ce qui nous amène au point suivant.
Êtes-vous réellement confiant(e) ?
Votre enfant va vous mettre face à des situations que vous ne contrôlerez pas toujours. D’ailleurs, l’important n’est pas le contrôle mais plutôt la façon dont vous gérer les événements lorsqu’ils arrivent.
Comment réagissez-vous lorsqu’il/elle fait une crise de colère ?
Comment vous sentez-vous lorsqu’il/elle est loin de la maison et « fait sa vie » ?
Vous sentez-vous serein(e) quant à sa vie scolaire ?
Selon les profils, votre enfant s’adaptera soit pour vous plaire, soit pour marquer sa différence avec vous. J’ai fait un article à ce sujet sur les deux profils de l’enfant adopté si vous voulez en savoir plus.
Si vous sentez que vous perdez facilement vos moyens, que vous vous effondrez et que vous vous remettez sans cesse en question, ça veut dire qu’il y a des fragilités émotionnelles chez vous, certainement liées à votre histoire personnelle.
Il est donc important de s’en occuper. Je ne peux que vous conseiller de travailler là-dessus avec un professionnel.
Comment être un parent confiant ?
Souvent, nous demandons à notre enfant de combler des manques qu’il y a en nous, et ce n’est même pas conscient.
Le travail que vous ferez vis-à-vis de votre émotivité vous aidera grandement à mieux réagir face aux réactions ou au mode de vie de votre enfant.
Je ne peux que vous conseiller de consulter un professionnel étant informé sur la condition psychologique des enfants adoptés comme ceux proposés ici.
Mais je vous donne tout de même 3 éléments clefs afin de moins angoisser pour vos enfants :
1 – Si vous les avez averti du danger, vous ne pouvez pas les empêcher de vous désobéir.
S’ils font l’opposé de ce que vous leur conseillez, c’est pour se faire une idée par eux-mêmes de leur choix et grandir. Nous avons nous-mêmes fait des choix douteux ou pas écouter nos parents par le passé. Nous avons peut-être vécu une épreuve… mais vous vous en êtes relevé et vous avez désormais votre propre avis sur cette expérience.
2 – Vos enfants ne sont peut-être pas fusionnels avec vous et il faut l’accepter.
Nous pouvons avoir un idéal de famille en tête lorsqu’on devient parent. Cet idéal est souvent calqué sur ce que « veut » la société. Mais nous savons que chaque famille a son histoire. Aucune n’est parfaite. Vos enfants boudent souvent, sont parfois distants ? Du temps qu’ils ne sont pas violents physiquement avec vous et qu’ils n’ont pas de volonté de vous faire mal par leurs propos, il suffira peut-être de les inviter patiemment à exprimer ce qu’ils ressentent sans être insistant.
3 – Vos enfants devront se débrouiller sans vous un jour.
Il faut donc être capable de quitter son rôle de parent. Si vous vous y êtes confiné pendant des années, il est compréhensible que vous ayez du mal à le faire. Pourtant, un parent qui a une vie personnel est rassurant pour ses propres enfants. Parce qu’ils ne sentent plus sa pression permanente sur ses actions et son avenir. En dehors de parents, vous êtes un couple. Il est donc d’autant plus intéressant de passer plus de temps avec votre conjoint(e).
Conclusion :
Notre comportement vis-à-vis de notre enfant a un impact sur lui. Il va donc vous le renvoyer avec sa structure psychologique et émotionnelle propre.
Si vous ressentez le besoin d’être accompagner pour gérer vos émotions face à leur retour, je vous invite à consulter les différents types d’accompagnement ici.
Prenez soin de vous.