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Témoignage adoptée du Sri Lanka, Marie : L’expérience d’une désillusion

Adoptée du Sri Lanka

Pour ceux qui cherchent « Témoignage adoptée du Sri Lanka », c’est ici que Marie vous raconte son retour à ses origines, ses impressions sur son voyage, et avec qui elle partage son expérience aujourd’hui…

Témoignage adoptée du Sri Lanka, Marie : L’expérience d’une désillusion

Je m’appelle Marie, j’ai 25 ans. Je suis née en Octobre 1991 au Sri Lanka (Ceylan), et je suis arrivée en France à 3 mois.

Quand j’avais 11 ans, je suis retournée 2 semaines dans mon pays natal, pendant les vacances d’été. Ces 2 semaines ont été les « pires vacances » de ma vie. Pourquoi? Car j’imaginais mon pays, comme si j’avais fait un « film » dans ma tête. Et en arrivant là-bas, ça n’avait rien à voir avec ce que j’imaginais malheureusement.

Donc j’ai ressenti une grosse déception, j’étais un peu bouleversée. J’avais envie de reprendre l’avion le deuxième jour, je voulais rentrer. Et la France me manquait tellement que j’avais envie de pleurer parfois. Au Sri Lanka j’avais l’impression d’être sur une autre planète car ce pays n’a aucun point commun avec la France.

 J’ai essayé de retrouver l’hôpital où je suis née, et j’en ai retrouvé un. Mais ce n’était pas sûr à 100% que ce soit le bon. Dans ce genre de pays, ils n’ont pas d’ordinateurs qui enregistrent les fichiers, les noms, les heures etc comme chez nous. Mais je me souviens qu’il y avait des grandes piles de dossiers derrière la secrétaire, les dossiers étaient empilés les uns sur les autres et il y en avait tellement que la secrétaire avait moyennement envie de chercher pour voir s’il y avait le mien. Je n’ai pas essayé de retrouver ma famille biologique car je connais déjà mon histoire, et ce que je sais me suffit largement. Mais peut-être qu’un jour je changerai d’avis.

 Il y a autre chose que j’ai mal vécu, c’était le regard des gens et leur curiosité.

Par exemple, quand je me promenais, les Sri Lankais me regardaient avec insistance. J’avais le physique d’une Sri Lankaise et le look d’une européenne. Certains me posaient des questions sur mon adoption. Ces regards et ces questions étaient particulièrement désagréables, j’ai donc ressenti de la colère. Je me demandais pourquoi ces personnes que je connaissais ni d’Eve ni d’Adam venaient me poser des questions, j’avais l’impression d’être une « bête de cirque ». Quand je suis revenue en France, j’ai laissé ce mauvais souvenir derrière moi, et je faisais même un « rejet » du Sri Lanka, je ne voulais plus en entendre parler. Je suis une adoptée, mais mon pays c’est la France et je me sens 100% française. Je pense qu’il faut aller voir son pays de naissance quand on se sent prêt, et moi je n’étais pas suffisamment prête et c’est sûrement pour ça que ça s’est mal passé…

adoptée sri lanka
Photo par Ronald Saunders

 Depuis que j’ai fait ce voyage au Sri Lanka, quand des gens (dans ma vie professionnelle par exemple) me demandaient de quelle origine j’étais, me posaient des questions sur mon adoption ou sur mon pays, ça m’énervait beaucoup. Leurs questions étaient très malsaines parfois, et j’avais l’impression d’être « pointée du doigt » parce-que contrairement à eux j’étais adoptée. Un enfant biologique on ne lui demande pas comment il a été conçu, par contre, un adopté il a le droit à un interrogatoire et c’est pénible je trouve.

Mon adoption c’est mon histoire, et je ne veux pas la partager avec n’importe qui.

Du coup, quand une personne qui n’est pas proche de moi commence à me poser des questions, je lui explique que c’est un sujet que je ne souhaite pas aborder avec elle. Maintenant, j’arrive à aborder le sujet « adoption » et à parler du Sri Lanka, mais uniquement avec mes proches, des adoptés, ou des parents adoptifs.

Avant, je ne m’intéressais pas du tout à l’adoption et à la psychologie. Je voulais éviter ce sujet car c’était un peu douloureux. Récemment, j’ai commencé à m’intéresser à tout ça en vivant des situations très difficiles et répétitives, et surtout quand j’ai connu mon ex petit ami qui était lui aussi adopté.

Actuellement, j’ai pris du recul et je vais beaucoup mieux, même si j’ai encore quelques « petits soucis » à résoudre. Comme je m’intéresse enfin à l’adoption, j’ai contacté La Voix Des Adoptés de Lyon l’année dernière. On m’a dit que je pouvais contacter l’EFA 38 (Enfance et Famille d’Adoption Isère) car c’était près de chez moi. J’ai donc pris contact avec l’EFA, et j’ai fait connaissance avec une bénévole (une mère adoptive) et une adoptée avec qui j’ai créé une relation amicale.

D’ailleurs, je suis devenue bénévole, car discuter et partager des loisirs avec des personnes adoptées me fait beaucoup de bien.

MERCI À MarIE ET PARTAGEZ CET ARTICLE SI VOUS PENSEZ QU’IL PEUT AIDER UN DE VOS PROCHES.

Mots clés : adopté Sri Lanka, témoignage adopté Sri Lanka

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