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Comment savoir si nous sommes concernés par la blessure primitive ou par la blessure d’abandon?

adopté du Brésil

Comment savoir si on est touché par la blessure primitive et, de la même façon, par la blessure d’abandon ? Certains adoptés sont marqués par leur traumatisme d’origine : celui d’être séparé de leur mère biologique. Leurs histoires témoignent de l’abandon par la suite. Il est donc légitime parler de cette blessure.


⚠ Cet article est principalement inspiré du travail de recherche de Nancy Newton Verrier, psychologue clinicienne et mère adoptive. La touche personnelle est issue de mon expérience en tant qu’adopté moi-même, et des personnes que je rencontre en consultation en tant que psychopraticien. Chaque sujet englobe une généralité sans pour autant la conditionner ; l’humain étant complexe, chaque vécu est différent. Je vous invite donc à prendre du recul puis ne garder que ce qui vous parle. Bonne lecture !


Cet article peut aussi parler aux non-adoptés. J’y expose comment savoir si nous sommes concernés par la blessure primitive et d’abandon en comparant leurs similitudes et différences.

Blessure primitive et blessure d’abandon :

Pour les adoptés :

Nous parlons de blessure primitive.

Pour l’ensemble des êtres humains, nous existons grâce à notre mère biologique : nous développons un lien intra-utérin avec elle durant 9 mois, puis de deux êtres en un, nous devenons deux être distincts. Notre mère biologique devient alors notre seul repère et rester proche d’elle est une question de survie pour l’être fragile que nous sommes. L’enfant adopté n’aura pas cette chance ; il n’aura plus aucun contact avec elle.

Des observations montrent qu’après la séparation avec la mère biologique, la plupart des bébés sont en état de choc : pouls accéléré, hyper-activité, montée d’adrénaline, etc. Les nourrissons qui n’auront pas assez de contacts physiques par la suite auront des épisodes dépressifs plus fréquents que la moyenne des enfants.

Comme je l’indique dans mon ebook, tous les événements d’avant l’âge de 3 ans partent en mémoire implicite (inconsciente).

Pour ceux qui ont été adoptés plus tardivement, une séparation avec les parents biologiques restent une séparation. Un enfant aura toujours besoin de l’affection qu’il a toujours connu.

Les émotions traumatiques sont donc toujours présentes, marquées au fond de nous, dans notre inconscient. C’est la blessure primitive qui nous rend « hyper-sensibles » à la moindre situation de séparation : Rupture amicale, amoureuse, réflexion de la part d’un proche, rejet d’un(e) inconnu(e), etc.

Tout le monde y est sensible certes, mais un adopté portant la blessure primitive se remettra « exagérément » en question et pourra en souffrir des années après, là où la moyenne des personnes « encaisseront » puis passeront plus rapidement à autre chose.

Toutes ces caractéristiques accentueront donc la blessure d’abandon chez l’adopté en souffrance.

Pour les non-adoptés :

Nous parlons de blessure d’abandon.

Puisque les non-adoptés ne vivent pas la séparation longue avec leur mère biologique, elle peut donc naître suite à une ou plusieurs séparations ponctuelles durant l’enfance ; période où on inscrit nos premières expériences avec le monde, les plus marquantes. Elle renvoie à une instabilité affective due à diverses raisons comme les absences répétées d’un des parents ou des deux. Elle entraîne de la mésestime de soi, peur de la solitude et dépendance affective.

1) Des différences et similitudes :

En tant qu’adopté(e)s, nous avons tous vécu la séparation avec notre mère biologique. Ce n’est pas quelque chose de « naturel ». Les bébés ou jeunes enfants ne sont pas destinés à être séparés de leur mère alors qu’ils n’ont pas fini leur développement affectif.

Cet événement laisse des traces. Certains le décrivent un peu comme un « membre fantôme ». Ils savent qu’un manque en eux existe bel et bien mais qu’ils n’arrivent pas à saisir ce que c’est exactement. D’autres ont décidé d’ignorer ce manque et d’avancer avec ce qu’ils ont, mais vivront quand même des expériences en lien avec leur blessure primitive.

Des non-adoptés pourront ressentir également la même chose, sans pour autant avoir été séparés de leur mère à la naissance. Je pense aux enfants du divorce ou qui ont eu des parents « dépressifs ». Du temps que la mère aura été fréquemment absente au début de la vie de l’enfant, cette douleur de la séparation pourra être ressentie et avoir des répercussions sur les relations affectives.

Contrairement à la blessure primitive chez un adopté qui n’a pas pu terminer son développement affectif auprès de sa mère biologique, un non-adopté le pourra, même s’il y a une ou plusieurs coupures très ponctuelles, risquant de développer une blessure d’abandon.

La blessure primitive est le « terreau ultra-fertile » de toutes les autre blessures psychologiques. La blessure d’abandon n’en est donc qu’une composante s’y développant plus aisément.

2) L’intensité des émotions :

www.sadoptersoi.com

La plupart des êtres humains ressentent les 5 blessures qui nous empêchent d’être nous-mêmes. Elles sont partagées par tous. Ce qui est plus important, c’est quelle place prennent certaines blessures dans nos vies et quelles sont leurs intensités ?

Deux exemples face à une rupture amoureuse :

Exemple 1 :

Quand j’étais étudiant, un collègue de mes amis était en couple depuis 5 ans et demi venait de vivre une rupture amoureuse. Appelons ce collègue « Alexis ». Lorsqu’Alexis (26 ans) avait bu un verre avec ses amis pour leur en parler, Alexis n’avait pas pleuré. Il avait apparemment exprimé qu’il était un peu triste, que ça lui “faisait chier” mais que c’était « comme ça », c’est tout. Alexis n’avait pas changé de comportement avec ses amis par la suite ; Il venait aux soirées qu’on lui proposait, continuait de suivre ses études Il se comportait « comme d’habitude ».

  • Observation :

Alexis sort d’une longue relation (5 ans et demi). Alexis est affecté par sa rupture, mais pas au point de s’arrêter de vivre ou d’en faire une dépression. Bien que nous ne soyons pas dans sa tête, son comportement et train de vie n’ont pas changé.

Il a visiblement les ressources nécessaires pour faire encore « bonne figure » face à ses amis et honorer ses obligations. Sa capacité à relativiser est flagrante.

Selon vous : Pourquoi arrive-t-il quand même à « continuer sa vie » après avoir été en couple durant plus de 5 ans ?

Exemple 2 :

Un collègue sortait d’une relation de 8 mois. Appelons-le « Baptiste ». Pour Baptiste (26 ans), c’était un drame. Il disait ne plus avoir goût à rien et restait enfermé chez lui. Il ne se sentait plus la force de continuer ses études et était donc souvent absent lors des cours. Lorsqu’il voyait un ami, soit il était silencieux, soit il ne parlait que de son ex. Il pleurait souvent seul en pensant à elle. Quand on lui proposait une soirée, soit il refusait, soit il s’y mettait dans un « triste » état. Cette situation dura presque un an.

  • Observation :

La perte de l’être aimé est un drame chez Baptiste. C’est probablement la conséquence d’un événement “abandonnique” vécu auparavant.

L’obsession faite sur sa souffrance est involontaire et puise toute son énergie. Elle pourrait se référer à l’événement traumatique, dont le deuil n’a pas été fait pleinement.

Selon vous : Pourquoi est-ce si difficile pour Baptiste alors que sa relation de couple n’a duré que 8 mois ?

Rien qu’avec ces observations (qui peuvent se confirmer avec d’autres situations), nous en déduisons avec certitude qu’émotionnellement ; nous ne sommes pas tous égaux face à une rupture amoureuse. Nous n’avons pas la même façon de la vivre et d’agir par la suite.

Une question : Face à un événement identique, comment se fait-il que certaines personnes arrivent à le relativiser alors que d’autres non ?

L’intensité de la douleur n’est pas prédominante dans l’exemple 1, mais l’est dans l’exemple 2. Pourquoi la douleur est-elle si intense au point de conditionner la vie actuelle de l’individu ?

Blessure primitive et blessure d’abandon auront les mêmes conséquences sur le comportement et moral des individus. C’est pour cela qu’on a tendance à les confondre.

C’est pour cela que développer sa connaissance de Soi est essentiel. Se faire accompagner par des professionnels pour y parvenir aide, comme ceux proposés ici.

Je ne dis pas de devenir comme Alexis dans l’exemple 1, mais de prendre conscience que hormis notre douleur, ce (et ceux) qui nous entoure est important. L’ego se focalisera sur ce qu’il aura perdu et c’est normal, mais nous détourne des solutions qui s’offrent à nous.

  • BONUS : Quelle est l’intensité de nos émotions face…

Prenez quelques minutes pour répondre à la question ci-dessus en fonction des situations suivantes. Vous développerez votre connaissance de vous-même.

-à une situation de rejet, exemple : Vous abordez un inconnu dans la rue mais il préfère vous ignorer ou vous prétexte qu’il est pressé. Comment vous interprétez la situation ? Comment vous sentez-vous face à sa non-réponse ?

-à une situation de séparation, exemple : Lors de votre dernière rupture amoureuse, vous êtes-vous senti(e) contrarié(e) ou impuissant(e) ? La situation paraissait-elle surmontable ou “insurmontable” ?

  • Si vous êtes affecté(e) mais que vous arrivez quand même à vous concentrer sur la suite de vos tâches quotidiennes, que vous continuez à travailler, à faire vos projets, et que vous ne pensez pas à la situation « gênante » comme un échec mais plutôt comme une expérience ; vous avez trouvé une façon consciente (ou inconsciente) de gérer vos émotions liées à votre blessure primitive ou d’abandon.
  • Si les 2 situations vous déstabilisent, que vous restez « dessus », à remettre même votre propre valeur en question, que ça vous distrait de vos tâches importantes… c’est que vous avez du mal à gérer vos émotions liées à votre blessure primitive ou d’abandon. Un travail personnel vous aiderait à prendre du recul et vous soulager. Plusieurs outils thérapeutiques sont disponibles ici.

Conclusion :

Comme vous venez de le lire, les conséquences de la blessure primitive et d’abandon sont proches sur la dimension affective. Les exemples ci-dessus montrent que nous pouvons nous inspirer du comportement de ceux qui ne les subissent pas (Soi croissance), sans pour autant tomber dans le piège de la comparaison (ego).

Nos façons de ressentir peuvent être différentes et surtout, elles peuvent changer. C’est ça que je souhaite également démontrer à travers le blog.

Si la mise en application vous semble compliquée et que vous voulez être accompagné pour vous faciliter… contactez-moi ici.

Jocelyn Le Guen

Prenez soin de vous.

Jocelyn Le Guen


Mots clés : enfant adopté, adopté, adoption, blessure primitive, blessure d’abandon, blessures psychologiques liées à l’adoption

3 réflexions sur « Comment savoir si nous sommes concernés par la blessure primitive ou par la blessure d’abandon? »

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