Le faux Self (moi adaptatif) risque de créer des relations qui « ne nous ressemblent pas ». Nous ne serons pas avec les « bonnes » personnes puisque les liens sont biaisés par un manque d’authenticité de notre part. Dans cet article, on approfondie les raisons de se débarrasser du faux Self.
Cet article est principalement inspiré du travail de recherche de Nancy Newton Verrier, psychologue clinicienne et mère adoptive. La touche personnelle est issue de mon expérience en tant qu’adopté moi-même, et des personnes que je rencontre en consultation en tant que psychopraticien. Chaque sujet englobe une généralité sans pour autant la conditionner ; l’humain étant complexe, chaque vécu est différent. Je vous invite donc à prendre du recul puis ne garder que ce qui vous parle. Bonne lecture !
Pour savoir ce qu’est le faux Self, je vous invite à lire l’article Qu’est-ce que le faux Self (Moi adaptatif) chez l’enfant adopté ?
Si vous êtes adopté, votre faux Self peut donc agir des façons suivantes dans votre vie. Les conseils qui sont donnés dans les prochains points se rejoignent tous.
Si toutefois vous les connaissiez déjà, je ne peux que vous proposer d’approfondir lors d’un accompagnement, ici.
1) Vous êtes quelqu’un d’autre, pas vous-même :
Imaginez que vous faites la connaissance d’une personne. Vous discutez avec elle et tout se passe bien ; vous parlez de divers sujets et elle semble être d’accord sur tout avec vous. Plus tard, vous apprenez que cette personne n’était pas elle-même. Étrange non ? Pourquoi ne vous a-t-elle tout simplement pas dit quand elle n’était pas d’accord avec vous ?
Vous ne lui en voulez pas mais vous êtes intrigué(e) : Quel était l’utilité de ce Faux Self ? Vous trouvez peut-être ça dommage car vous auriez aimé avoir une conversation authentique avec elle.
Eh bien, sachez que c’est ce que peuvent se dire les gens que vous rencontrez lorsque vous laissez le faux Self agir à votre place. Ils ne vous en veulent pas pour autant mais auraient largement préféré que vous soyez vous-même pour vous connaître réellement.
Conseil :
- Lors d’une conversation, ajoutez du « contraste » en parlant de ce que vous aimez vous ou en exprimant à l’autre ce sur quoi vous pensez différemment. L’objectif n’est pas de monopoliser la parole, ni d’entrer en conflit… mais d’avoir un échange authentique. Il en va de même pour vos attitudes. Ne changez rien même si vous vous pensez maladroit(e). Commencez sur de petites choses. Puis progressivement, vous retrouverez votre vrai Self.
2) Vous fuyez les désaccords, vous cachez vos opinions :
Hélas, à force de vouloir plaire, on essaye de s’adapter et de se sur-adapter même… en s’accordant aux opinions des autres. Nous sommes alors d’accord avec tout le monde, sans exception.
C’est une bonne chose de partager les mêmes idées, mais ceci pourraient vous entraîner dans des situations que vous ne maîtrisez pas : Si une personne avec qui vous avez envie de parler aime comme musique le métal et que vous dites que vous aimez aussi (alors que ce n’est pas vrai du tout), elle va vous faire écouter de nouveaux groupes assez souvent. Attendez-vous donc à serrer les dents à chaque fois que vous la verrez.
Vous pouvez vous entendre avec une personne, sans être d’accord sur tout. Exprimer une opinion différente n’est pas une confrontation. C’est là qu’intervient la maturité : quand nous observons que nous ne sommes pas d’accord avec une personne, nous lui disons pourquoi mais sans forcément chercher à la convaincre. D’ailleurs, si vous essayez de le faire, vous risquez d’être frustré qu’elle ne vous rejoigne pas.
Personnellement, j’ai passé mon adolescence à m’adapter aux autres. J’observais tous leurs mots et réfléchissais mille fois à comment j’allais répondre pour ne surtout pas les froisser. Au fil du temps, j’ai appris à m’arrêter et à être tout simplement content d’affirmer ma position, de façon douce, me donnant l’occasion d’en apprendre plus sur le point de vue de l’autre.
Conseils :
- Définissez vos goûts et vos valeurs personnelles. Ce conseil est la continuité du point précédent. Ainsi, quand vous échangerez avec quelqu’un, vous aurez l’occasion de partager un peu de ce qui vous anime. Vous verrez par la suite si la personne reste ouverte ou fermée.
3) Vous vous torturez l’esprit quand vous êtes seul :
En effet, quand vous êtes seul, vous vous posez des questions tels : « Est-ce que je suis réellement aimé par les autres ? », « Est-ce que je fais bien les choses ? », « Suis-je bien intégré(e) ? », « Ai-je vraiment des ami(e)s ? »
Chercher à plaire aux gens, c’est s’adapter. L’adaptation est une étude qui passe par l’observation des attitudes, comportements, langages, centres d’intérêts d’autrui, etc. C’est une bonne chose d’observer, mais si c’est systématique et permanent, c’est épuisant. Nous interpréterons certaines informations comme capitales, alors qu’en réalité, elles seront insignifiantes par rapport à d’autres que la personne veut vous communiquer.
Conseils :
- Concentrez-vous sur la conversation, l’échange en lui-même, sur ce que vous raconte la personne… Elle nous parle pour nous transmettre une information ou quelque chose de personnel.
- Laissez les interprétations. Si vous avez un doute sur un propos, demandez directement à la personne de répéter, ainsi vous serez rassuré(e) s’il y avait un malentendu.
4) Vous n’écoutez pas réellement l’autre quand il vous parle :
Ça peut vous paraître triste par rapport à la bonne volonté que vous consacrez aux autres. Mais lorsque vous vous posez plus de question sur : comment faire et que dire pour qu’il ou elle m’apprécie ?
Votre cerveau est occupé à cette tâche et non à la discussion que vous avez avec la personne qui est en face de vous. Peut-être que cette personne a elle aussi des problèmes et qu’elle ne vous l’exprime qu’à demi-mot, qu’elle cherche juste à en parler simplement. Peut-être aussi qu’une autre personne vous parle d’une réussite afin de partager sa joie et que vous êtes là pour l’écouter.
Conseil :
- Écoutez ce que veut vous dire l’autre. Le rapport sera plus authentique. Intéressez-vous à lui ou à elle et ça n’en sera que plus satisfaisant pour vous deux.
5) Vous ne nourrissez que votre ego :
Les gens sont dirigés pour la plupart par leur ego. Quand nous sommes focalisés sur ce que va penser l’autre de nous, nous ne nous intéressons pas à l’autre mais à notre désir d’être approuvé au final. C’est donc égoïste.
Quand j’ai dit plus haut que les personnes ont besoin de se confier à vous, il est possible que vous vous sentiez frustré(e) de ne pas avoir de retour : qu’elles ne font que vous parler de leurs problèmes, sans vous demander comment vous allez. Peut-être aussi, est-ce le fait que vous n’avez pas cette facilité à vous confier aux autres, que vous n’en voyez pas l’intérêt ?
Le défi est justement là ! Vous n’avez pas à tout confier mais vous pouvez exprimer une déception passagère par exemple, tout le monde en a connu et pourra se reconnaître. Ce qu’il faut apprendre, c’est accepter que certaines personnes ne puissent pas comprendre certains de vos problèmes, mais au moins les écouter.
Conseils :
- Écoutez ce que vous dit l’autre plutôt que les inquiétudes de votre ego.
- Acceptez que les autres ne peuvent pas vous apporter le confort immédiat que vous attendez. Contentez-vous de leur écoute bienveillante car elles se sentent aussi utiles vis-à-vis de vous.
Conclusion :
Dans cet article, il était question du faux Self (Moi adaptatif) pour les adoptés. Il est notamment consacré à tous ceux qui ont connu une séparation traumatisante dans leur passé, car le processus est le même. Ne pas avoir eu cette période de sécurité qu’est le Self, pousse à récupérer cette sécurité en construisant un faux Self face aux autres.
J’ai bien conscience que pour certains, les conseils de cet article sont « plus faciles à dire qu’à faire ». J’ai travaillé longtemps sur moi-même pour les appliquer. Vous pouvez trouver par vous-même les outils et méthodes sur internet pour y parvenir progressivement. Mais si vous voulez que je vous accompagne, vous pouvez prendre rendez-vous avec moi sur cette page.
Prenez soin de vous.
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